Rero: "Surpervised Independence" à la galerie Wunderkammern, Rome, du 30 novembre 2013 au 25 janvier 2014

Très belle solo de Rero chez nos amis romains à voir absolument si vous passez par là. Le titre "Surpervised Independence" fût employé à propos du Kosovo, une République qualifiée d'indépendante mais toujours pas reconnue par la communauté internationale. Pour l'artiste cette oxymore définit bien les challenges et les échecs de note société.

Par ailleurs, les pièces présentées à l'occasion du 5ème anniversaire de la galerie forment un ensemble très cohérent sur une mémoire collective dans laquelle chacun projette sa propre histoire. Comme à chaque fois où Rero investit un espace clos ou en plein air, il s'adapte à la situation. Ici, ses textes parfois en Italien, fruits d'un travail de recherche, font référence à l'histoire du pays. En 211, Caracalla et son fère Geta, furent procclamés co-empereurs à la suite de la mort de leur père. Mais plutôt que de diviser le pays en deux Caracalla fît assassiner son frère. Comme ce n'était pas suffisant, il proclama la damnatio memoriae, une condamnation post mortem à l'oubli. Toutes traces de son nom disparurent, sur les sculptures, tableaux, pièces de monnaie. Rero avec un sens aigüe de l'a propos intitule son oeuvre "Clear Brother History" (à ne pas confondre avec "Clear Browser History", un des trois diptyques de l'expo). A noter que le Brother etouffé par le sac plastique est...Caracalla. Alexis t'es trop fort, j'adore cette pièce qui répond merveilleusement bien au néon damnatio memoriae .

Mais les références historiques sont aussi très contemporaines. Prenez par exemple ce tableau de coquillettes en forme de bites sur lequel on lit: "meglio essere appassionato di belle ragazze che essere gay ", autrement dit "mieux être passionné de belles filles que d'être gay". Ce sont les propos de Berlusconi en 2010 au salon de la moto à Milan pour défendre son attitude à propos du Rubygate. La grande classe !( Ce n'est pas un coup de pied de l'âne car Rero n'est ni faible ni lâche, mais plutôt de la prescience: le jour même où l'oeuvre est présentée au public pour la première fois, Le Sénat Italien destitue Berlusconi!

Je tiens à remercier vivement Alexis, Giuseppe, Giuseppe, pour leur accueil chaleureux et les féliciter pour cette solo qui est une des meilleures à laquelle j'ai pu assister! Et pour vous, supporters inconditionnels de myFactory, my two pieces of advice: Rero est en train de marquer l'histoire de l'art en milieux urbain, ne le ratez pas. Vous découvrirez son travail aux Usa chez Fabien Castanier et surtout à la galerie Backslash à Paris (le travail de Delphine et Séverine est énorme et elles peuvent être fières d'avoir lancé un grand artiste qu'elles exposeront à nouveau en janvier 2014).

**Rero: "Surpervised Independence"**

Surpervised Independence	Damnatio Memoriae	Clear Brother History


Nothing To See Here et détail	Clear Browse History et musicos	Perdita Di Memoria et détail (remarquez ce côté Cy Twombly


The Glass Ceiling Does Not Exist & laloigarantitalafemmedanstouslesdomaineslesdroitsegauxacedelhomme	meglioessereappassionatodibelleragazzecheesseregay

Digital Dark Age	Nothing Changes


Memoria Insufficiente	This Will Destroy That	Obscolescenza Programmata	Screen Shot


The Never Ending Story	Détail	More, More, More & Need To Reboot


Decoration Post-Conceptuelle Sur Papier	Putain J'Allais Le Faire	Culture Serves Capitalism. Notez que si l'artiste peut vous paraître flou, son texte ne l'est jamais

Untitled (Le Fede Non E Una Cosa Decorativa) (La foi n'est pas une chose décorative)	Untitled (I Panni Sporchi Si Lavano In Casa) Les vêtements sales sont lavés à la maison

Untitled (Anomie)	Rero	Untitled (Sousveillance). Pièce particulièrement bien adaptée à la ville de Rome