Tous ceux d'entre vous qui s'intéressent un peu à ce qui se passe à Paris connaissent Pantonio, même sans le savoir. On ne pouvait effectivement pas rater la cohorte de lapins noirs qui a envahit les murs de la Tour 13. Et c'est donc tout naturellement que l'artiste portugais a prolongé son intervention chez Mehdi Ben Cheikh, à la galerie Itinerrance.
Ne vous y trompez pas, Pantonio est quand même un artiste poétiquement subversif. Les fameux lapins sont là pour rappeler le décrié Coelho, premier ministre portugais depuis 2011 et qui est celui qui a demandé des efforts sans précédents au peuple portugais (lapin se traduit par coelho). Dans Exodus, une horde d'animaux fuit un « on ne sait quoi » mais dont on pressent qu'il nous menace. A y regarder de plus prêt ces animaux sont étrangement humains. Les toiles s'enchainent dans un mouvement ondulatoire pour terminer par cette femme portée par la horde et dont la tresse est le fil d'Ariane de ces différentes saynètes.
Le travail de Pantonio est reconnaissable à mille lieux. Son trait bien sûr, et aussi ses codes couleur : le bleu acier comme son qualificatif ne l'indique pas symbolise la mer (Pantonio est natif des Açores), le blanc l'écume, le noir les rochers.
Pantonio est un travailleur acharné qui noircit de nombreux carnets de dessins sans relâche, toujours dans une recherche esthétique. J'ai eu la chance de feuilleter certains d'entre eux et j'ai été touché par son travail d'une grande poésie. Profitez des derniers jours pour voir cette très belle expo. On reparlera beaucoup de Pantonio dans les années à venir et d'ailleurs sans doute dans pas très longtemps pour un des plus grands murs jamais réalisé à Paris. A suivre sur myFactory bien sûr. Stay tuned !
Commentaires