C'est une importante rétrospective que nous offre une fois de plus le Centre Pompidou avec celle de Martial Raysse. L'exposition débute avec quelques-unes des ses fameuses sculptures, accumulations d'objets de consommation. Puis on découvre de très nombreuses oeuvres se rattachant au mouvement Nouveau Réalisme dont il était membre (fondé par le critique Restany et Yves Klein). Personnellement c'est la partie de l'exposition que je préfère, de loin. La seconde partie très riche en oeuvres aussi nous dévoile une peinture rustique, champêtre, des portraits au goût douteux. En revanche certaines grandes fresques sont plutôt pas mal. Mais dans l'ensemble j'ai détesté et surtout je n'ai rien compris. Je n'ai pas compris pourquoi cet apparent retour en arrière dans le travail de l'artiste. Certes, contrairement aux artistes conceptuels, Raysse est un grand dessinateur (et comme il le dit lui-même, si le dessin est bon, la couleur se met naturellement en place). Pour autant quelque chose m'échappe. Les commentaires que j'ai trouvés sur internet s'accordent à dire que ce travail restera incompris longtemps mais personne ne cherche à l'expliquer. On a l'impression que Raysse a tenté une expérience à l'envers, un peu comme s'il avait commencé par entrer directement dans l'histoire de l'art pour ensuite tenter d'en sortir. Il démarre avec des idées révolutionnaires en utilisant toutes les techniques nouvelles de l'époque, néons, sérigraphies, marouflage de photographies, couleurs très vives, n'hésite pas à remodeler les châssis, fait sortir ses sujets du cadre, introduit des objets (neufs) de la consommation courante, bref donne un coup de pied dans la fourmilière. Mais depuis une trentaine d'année il se concentre uniquement sur le trait, c'est bien, il n'y a rien à dire mais quand même, on se croirait parfois fin XIXème début XXème. En tout cas si moi je n'ai rien compris ce n'est pas le cas de mes amis François et Kamel (Pinault et Mennour et , bon ok ce ne sont pas mes amis). En effet Pinault a fait main basse sur la majeure partie de la production de l'artiste depuis 20 ans. En 2015 ce sera l'objet d'une autre rétrospective à Venise dans son deux-pièces-cuisine. Pendant ce temps là son galeriste parisien, Mennour, en vend comme des petits pains (en fait j'en sais rien) pour 700 000 euros pour les grandes toiles. Serait-il idiot de ma part de penser que vers 2016-2017 la cote de Martial Raysse défrayera la chronique?
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